Les différentes formes de restriction calorique et jeûne saisonnier dans le monde animal

Dia 2. On est en train de réaliser que les animaux « exotiques » peuvent nous permettre de faire des découvertes biomédicales. Ainsi grâce à l’étude du rat-taupe au laboratoire on a pu découvrir un mécanisme anti-cancer que l’on n’aurait jamais pu découvrir sur le rat ou la souris de laboratoire. Mais comme on va le voir, certains comportements que les animaux ne montrent que dans leur milieu naturel, comme le jeûne, présente aussi un grand intérêt biomédical.
Dias 3, 4, 5. Les règles régissant l’utilisation des réserves corporelles sont les mêmes chez les animaux et l’homme. NB Ces dias ont été présentées lors de ma conférence en français en avril.
Dia 8. Comme on le voit ici pour deux individus, l’écureuil terrestre réduit spontanément sa prise alimentaire lors de sa période de torpeur qui survient en hiver quand les ressources alimentaires sont moins abondantes. En effet, si on lui donne de la nourriture ad libitum il ne mange pas davantage. A noter que la poule qui couve ses œufs fait de même. Ce n’est pas parce qu’elle se trouve dans l’impossibilité d’aller manger car si on lui met de la nourriture à côté du nid elle ne mange pas davantage. Pour l’écureuil terrestre comme pour la poule en incubation, on peut donc parler de « Régime très basses calories spontané ». Il s’ensuit une baisse régulière de leur masse corporelle.
Cette baisse est programmée car si on impose pendant quelques jours un régime zéro calorie, c'est-à-dire un jeûne total, suivi d’une remise de la nourriture ad libitum, l’animal retrouve après une importante diminution transitoire de sa masse corporelle celle qu’il aurait eue s’il avait continué son régime très basses calories…
Dia 9. Lorsque l’animal suit ce régime très basses calories il est en équilibre azoté, c'est-à-dire qu’il compense sa perte de protéines durant la période de torpeur en s’alimentant après chaque réveil. Le jeûne imposé induit une balance azotée négative (mais du fait de la torpeur, cette perte d’azote est cependant beaucoup moins grande que chez un rat à jeun) et la balance se rééquilibre après réalimentation.
Dia 10. Sur ce plan de l’épargne protéique, le cas de l’ours en hibernation est unique. Alors qu’il jeûne totalement, on voit qu’en début comme en fin d’hibernation les synthèses protéiques sont en équilibre avec la dégradation protéique. Sa masse protéique ne diminue donc pas au cours de l’hibernation.
Toutes les dias suivantes ont été présentées et commentées dans mes deux conférences en anglais et en français en avril.

Yvon Le Maho, Straßburg

Chef de recherche au Centre de Recherche National (CRNS), Strasbourg, France. Directeur de la division écologie fonctionnelle à l´Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien.
Membre de l´Académie de Science.

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